Cour suprême des États-Unis – 21 U.S. 543 (1823)
Les décisions Marshall, dont cet arrêt fait partie, ont marqué le point de départ d’un discours judiciaire sur les Autochtones.
En vertu du principe de découverte, auquel sont liés les Autochtones, le découvreur détient un titre sur le territoire et obtient un droit exclusif d’acquérir des terres des Indiens.
Une Nation indienne peut-elle céder des parcelles de terre qu’elle occupe à un particulier?
La Nation européenne qui s’établit sur un territoire obtient le droit exclusif d’acquérir des terres des Indiens (décision unanime).
Entre : Les locataires de Thomas Johnson, Joshua Johnson et Thomas J. Graham
Et : William McIntosh
Achat de terres
Cession des terres par l’État
Litige
Les deux parties souhaitaient obtenir une décision tranchant de manière définitive la question relative à la validité de l’aliénation des terres par les Indiens.
La U.S. District Court d’Illinois (1820) a rendu une décision en faveur de McIntosh.
Marshall, Washington, Johnson, Livingston, Todd, Duvall, Story
Doctrine de la découverte
La « doctrine de la découverte » comprend deux éléments. Tout d’abord, la découverte de l’Amérique a eu pour effet de conférer un titre de propriété aux Européens et un droit d’occupation aux Indiens.
Puisque la Grande-Bretagne a été le seul pays européen à établir des colonies sur la partie continentale des États-Unis, c’est elle qui détenait le titre sur ce territoire. Lorsque les treize colonies ont obtenu leur indépendance, elles ont acquis le titre de la Grande-Bretagne.
Droit exclusif
La nation européenne qui s’établit à l’exclusion de tous les autres obtient le droit exclusif d’acquérir des terres des Indiens. En 1773 et 1775, les Piankashaw pouvaient uniquement vendre les terres qu’ils occupaient à la Couronne britannique. Par conséquent, la vente intervenue entre les Indiens et la United Illinois and Wabash Land Companies est nulle.
Cet arrêt s’inscrit dans la série des affaires rendues par le juge en chef de la Cour suprême des États-Unis, le juge Marshall. Il laisse transparaître une certaine empathie du juge en chef Marshall envers les Indiens.
Toutefois, ce dernier savait qu’il ne pouvait freiner l’expansion des États-Unis vers l’Ouest. Il a tenté de formuler une théorie juridique qui les protégerait des entrepreneurs cruels en confiant à l’État un rôle de fiduciaire qui ne pouvait vendre les terres occupées par des Indiens que si cela était dans le meilleur intérêt de ces derniers.
Cherokee Nation Georgia, 30 U.S. (5 Peters) 1 (1831)
Worcester c. State of Georgia, 31 U.S. 530 (1832)
Johnson v. M’Intosh, 21 U.S. (8 Wheat.) 543 (1823) http://supreme.justia.com/cases/federal/us/21/543/case.html
Burke Joseph C. 1969. The Cherokee Cases: A Study in Law, Politics and Morality, The Stanford Law Review 21 (3). En ligne. http://www.jstor.org/pss/1227621. Consulté le 4 juin 2009.
Kades Eric. 2001. History and Interpretation of the Great Case of Johnson v. M’Intosh, Law and History Review 19 (1). En ligne. http://www.historycooperative.org/journals/lhr/19.1/kades.html, 2001. Consulté le 3 juin 2009.